

Statuette Teke Charme Buti qui représente un ancêtre debout bien campé sur ses jambes. Belle patine noire et pigments rouge au visage. Cette statuette africaine avait une fonction magique et religieuse. En son centre, la charge magique dont elle a été dépossédée laisse place à une cavité, marquant sa désacralisation. Quelques traces de xylophages. 69 cm de hauteur.
Cette statuette Teke Charme Buti est en bois dur dense et lourd. Elle provient d'une ancienne collection privée. Années 60/70. Hauteur 70 cm. Un grand soin a été apporté aux détails. Ses avant-bras sont placées de chaque côté de la cavité ventrale. Le visage, imposant, repose sur un cou massif recouvert d’une grande barbe rectangulaire. L’ensemble du visage est strié de scarifications rituelles. Le regard, comme halluciné, est paré de boutons. La haute coiffe renforce l’impression de prestige qui se dégage de cette sculpture.
Cet objet, à la fois important par sa taille et ses qualités esthétiques.
La fonction précise d'une statuette Téké est toujours difficile à définir. D'après Raoul Lehuard, "rien, absolument rien dans la morphologie, ne différencie une statuette utilisée strictement dans le cadre de la magie d’une autre conçue à des fins thérapeutiques ou de celles aux reliques destinées à prier les ancêtres (...) Rien sauf le contenu ; et comme ce dernier est enfermé dans la cavité stomacale du personnage de bois, seul son propriétaire connaît la fonction et est à même d’activer la force en sommeil." Le contenu de la charge magique est défini par une formule, laquelle s’obtient généralement d’un Ngaa qui, toujours selon Lehuard, "sera consulté dans la plus grande discrétion ou publiquement, selon la nature de l’intention, qui peut être parfaitement inavouable, voire réprouvée moralement". - Raoul Lehuard, Les arts Batéké, Editions Arts d'Afrique Noire, 1996